En Roumanie, se déroule, jusqu’au 18 octobre, la simulation d’un désastre naturel la plus ample jamais organisée dans l’Union européenne. C’est l’exercice dénommé « Séisme 2018 ».
C'est la simulation d'un séisme majeur d'une magnitude de 7,5 sur l'échelle ouverte de Richter, suivi de plusieurs répliques fortes, qui feraient de nombreuses victimes et toucheraient principalement la capitale Bucarest. Toutes les structures responsables participent à cet exercice. Les équipes de secouristes sont confrontées à des situations-limite, impliquant des milliers de morts, de blessés et de personnes qui n'ont plus de logement.
Samedi dernier, le président Klaus Iohannis avait décrété l'Etat d'urgence, l'armée avait installé un hôpital militaire mobile dans une de ses bases, tandis que des camps de tentes avaient été aménagés pour les personnes sinistrées dans les stades de la ville et dans des localités de la proche banlieue bucarestoise.
Dimanche, l'accent a été placé sur la coopération internationale. Israël, l'Italie et la Norvège ont envoyé à Bucarest des hôpitaux mobiles de dernière génération, équipés d'installations de soins intensifs ; l'Autriche et la Hongrie ont envoyé des ambulances. Venu lui-aussi à Bucarest, le commissaire européen chargé de l'aide humanitaire et du management des crises, le chypriote Christos Stylianides, s'est dit impressionné par les participants et les ressources mobilisés pour cet exercice. Le scénario de la simulation du tremblement de terre majeur a également prévu qu'un Numéro vert soit mis à la disposition des familles des personnes disparues ou blessées.
La population s'est vu conseiller de ne pas paniquer et de retenir ce qu'il fallait faire en cas d'un tel désastre, a précisé la ministre roumaine de l'Intérieur, Carmen Dan. « Je souhaite aussi que la population intègre ce scénario et comprenne comme elle doit réagir. Il est très important que les citoyens savent ce qu'il faut faire, même si ce n'est que le minimum, dans de telles situations. », a-t-elle souligné.
Le secrétaire d'Etat Raed Arafat, chef du Département pour les situations d'urgence, explique le fait que cet exercice est une occasion pour les autorités de voir ce qui ne fonctionne pas et d'améliorer les procédures. « Beaucoup de choses imprévisibles, beaucoup d'autres qui n'ont pas été minutieusement préparées pour que chacun sache quel est son rôle ; on voit les réactions et ça nous permet d'apprendre et d'identifier les blocages et les problèmes. Par exemple, nous constatons l'existence de procédures décisionnelles qui pourraient être des obstacles en cas de désastre et qui devront être modifiées. », a-t-il précisé.
Bien que décrit en termes ironiques dans la presse et sur les réseaux sociaux, l'utilité de cet exercice ne fait pas de doute. Depuis 200 ans, la Roumanie a été secouée par sept tremblements de terre majeurs, de plus de 7 sur l'échelle de Richter. Le séisme produit le 4 mars 1977 a fait 1.570 morts, dont la plupart à Bucarest, et des dégâts matériels estimés à plus de 2 milliards de dollars à l'époque. Environ 230.000 habitations ont été détruites ou gravement endommagées, 760 entreprises ont cessé leur activité. De l'avis des historiens, le séisme est à l'origine d'une crise économique et sociale que la dictature communiste a été incapable de surmonter jusqu'à sa chute. Les experts avertissent qu'une secousse semblable à celle de 1977 pourrait faire s'effondrer des milliers d'immeubles à Bucarest. (Trad. : Ileana Ţăroi)
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